LES PUBLICS PASSERELLES DÉCOUVRENT LES MÉTIERS DU PLATEAU

Passerelles
vendredi4avril 2025

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À trois mois du début du Festival, les équipes techniques travaillent déjà au montage des décors des productions 2025. L’occasion pour Passerelles, service d’action culturelle du Festival, d’inviter les publics du parcours découverte des métiers techniques au Théâtre de l’Archevêché. Du 1er au 3 avril, une vingtaine de groupes partenaires, soit plus de 350 personnes – collégiens, lycéens d’enseignement professionnel, jeunes et adultes en insertion professionnelle – se sont succédé pour découvrir les décors de La Calisto et les métiers passionnants du plateau.

Ces visites sont l'occasion unique de découvrir l’opéra à travers la rencontre avec les équipes qui le mettent en œuvre, d’échanger avec des professionnels sur leurs parcours et expériences.

La visite débute à 12 mètres de hauteur, avec Justin, machiniste-cintrier. Dans les cintres, on se retrouve au milieu, de moteurs et de tambours, autour desquels s’enroulent ou se déroulent les câbles qui permettent à des éléments scéniques mobiles d’être posés, remontés ou encore suspendus (on dit alors qu’ils sont « mis au séchage » dans la hauteur des cintres, pour être dissimulés lors de l’alternance des décors de deux productions).

Retour sur la terre ferme, toujours dans les coulisses, avec Orane, pour découvrir le métier de régie de scène. On s’immerge alors dans l’ambiance des soirs de spectacle, où la régisseuse de scène se mue en véritable cheffe d’orchestre et donne, en suivant la partition, les tops à tous les corps de métiers – lumière, costumes, machinistes, vidéastes, artistes, etc. – pour assurer le parfait déroulement du spectacle.

Samuel, régisseur vidéo, évoque l’importance grandissante de la vidéo dans les nouvelles productions d’opéra, qui permet de nouvelles possibilités scéniques. De grands panneaux LED peuvent faire défiler un paysage derrière une rame de métro, et la vidéo peut même devenir un nouvel élément de lumière sur le plateau, lorsqu’elle imite un laser projeté sur le décor.

La rencontre avec Sofiane, chef cintrier, est l’occasion d'échanger sur son parcours professionnel et de connaître l’histoire millénaire du métier de machiniste. Pour monter ces grands décors et ces « voilages », on embauchait au XVIIIe siècle des marins pour leur habileté à manipuler cordages, nœuds et poulies. Quelques superstitions, que l’on retrouve sur un plateau de théâtre, sont héritées de la marine, où l’on bannit le mot « corde », par exemple, pour lui préférer les termes « guinde », « bout » ou « drisse ».

On trouve aussi un lexique imagé en dessous du plateau, où « fossoyeurs » et « soutiers » opèrent dans la fosse d’orchestre et le dessous de scène. Ce dernier espace, situé sous le plateau, peut être notamment utilisé pour faire apparaître ou disparaître un artiste grâce à des trappes.

Enfin, Sofiane conclut cette visite par l’anecdote des trois coups de bâton :  dans le théâtre classique français, pour annoncer le début de la représentation aux machinistes, le régisseur martelait le sol de douze coups de brigadier (bâton), auxquels répondaient, les uns après les autres, les trois niveaux : dessous de scène, scène, cintres – illustrant l’importance de ces trois espaces qui œuvrent à la réussite du spectacle : le rideau pouvait alors s’ouvrir et le spectacle, commencer.

«  Certains adolescents ne sortent que très rarement de chez eux et ont des phobies scolaires ou sociales. D'autres sont autistes, et tous ont accroché et ont été intéressés. Merci beaucoup à toute l'équipe » — Centre Médico-Psychologique de Gardanne

« L'enthousiasme et la passion de l'équipe du Festival d'Aix (grand merci à eux) ont favorisé l'intérêt et la curiosité des jeunes, parfois peu enclins à aller vers ce merveilleux univers.» — École de production (Marseille)

Visite du plateau du Théâtre de l'Archevêché

Visite du plateau du Théâtre de l'Archevêché - Festival d'Aix-en-Provence 2025
© Pierre Morales