LE FESTIVAL S’ENGAGE DANS L’ÉCO-CONCEPTION
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Trier, c’est bien… et maintenant, si on réduisait les déchets ?
Si la mise en place du tri sélectif en 2012 a permis au Festival de réduire de 50% l’enfouissement de ses déchets, le volume de ces derniers reste considérable. Première responsable, l’activité de construction et de destruction de décors, qui a généré à elle seule pas moins de 45 tonnes de déchets en 2013…
Pour être acteur du changement et réduire significativement son impact sur l’environnement, le Festival d’Aix a donc choisi d’agir en profondeur, et vient de lancer un programme d’éco-conception de ses décors soutenu par l’ADEME et la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, avec l’accompagnement d’un consultant, le Pôle Eco Design. Analyse de vie, économie circulaire*, économie de fonctionnalité, matériaux innovants, recherches et développement… autant de méthodes déjà bien connues du monde industriel, que les équipes des ateliers de construction vont devoir s’approprier au cours des trois prochaines années. En partant d’une réflexion sur les matériaux, leurs utilisations et leurs alternatives écologiques, il s’agit également d’expérimenter de nouveaux processus de fabrication, d’anticiper sur la fin de vie des décors et de prendre en compte la santé des constructeurs et des installateurs.
Avec ce projet innovant et unique en Europe, le Festival s’affirme en tant que laboratoire d’expérimentations et initiateur d’une réflexion transversale et multisectorielle, en faveur de pratiques plus responsables dans le secteur culturel. De nombreuses structures, nationales ou internationales, collaborent déjà à ce projet – tels les opéras de Lyon, Nice et Monte-Carlo, le Festival d’Avignon, le Théâtre Royal de la Monnaie à Bruxelles et même France Télévision.
Mais cela va encore plus loin : au-delà des murs des ateliers, ce sont les créateurs eux-mêmes que le Festival entend aussi associer à cette démarche. Chloe Lamford, scénographe de l’opéra Alcina qui sera donné en juillet 2015, a été l’une des premières à montrer son enthousiasme et à adhérer au projet : « C’est assez rare d’avoir une démarche qui englobe l’ensemble du processus, de la construction du décor jusqu’à la fin de sa durée de vie… à vrai dire, c’est même la première fois que je vais aussi loin dans cette réflexion avec des équipes techniques, et je trouve que c’est une très bonne chose.» Grâce à ce précieux soutien de l’équipe artistique, Alcina sera une production-pilote en la matière, où pour la première fois les équipes techniques du Festival vont pouvoir mettre pleinement à exécution leurs expérimentations d’éco-conception sur un décor entier.
Une expérience à suivre…
> En savoir plus sur le développement durable au Festival d’Aix
* Depuis quelques années déjà, le Festival pratique l’économie circulaire le plus possible.Quelques exemples :
– en 2012, les 300m2 de sol en miroir de La Finta Gardiniera (2012) ont été récupérés par leur fabriquant, Saint Gobain, pour être recyclés
– la Banque d’accueil de la boutique du Festival, réalisée en 2013, a été conçue à partir de matériaux issus du spectacle Madrigaux (2007)
– le plancher roulant de David et Jonathas (2012) a été réutilisé pour le plancher d’Ariodante (2014), permettant ainsi économiser une tonne d’acier et 600 kg de contre-plaqué