Rencontre avec Bassem Akiki, directeur musical

Au festival
mardi3juillet 2018

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À l'aube de la création française d'Orfeo & Majnun, opéra européen, participatif et accessible à tous : quelques mots de Bassem Akiki, directeur musical de ce beau projet qui prendra place sur le cours Mirabeau le 8 juillet prochain.

Vous assurez la direction musicale d’Orfeo & Majnun, que représente pour vous ce projet de grande envergure ?

Je trouve ce projet fascinant, car il réunit non pas deux – comme on a tendance à le dire –  mais bien trois cultures : deux langages musicaux très distincts appartenant à la culture occidentale (le musical pour Howard Moody et la musique classique contemporaine pour Dick van der Harst). S’ajoute à cela la musique arabe de Moneim Adwan.

Un vrai défi, n’est-ce-pas ?

Absolument ! S’il y a bien une chose à retenir de cette expérience, c’est la notion de « liberté ». Jusqu’où va la liberté de chacun ? Quelle en est la limite ?  Comment garder la dignité de chacune des cultures représentées, de chacune des sensibilités musicales ? Il s’agit d’éviter que l’une de ces cultures se révèle dominante, car c’est là le principal écueil. Aussi faut-il donner à chacun les moyens de s’exprimer en toute liberté tout en cherchant à maintenir un équilibre et une juste répartition entre les trois univers sonores. À cet égard, les débats animés autour du choix du finale sont hautement significatifs.

Racontez-nous…

C’est le dernier morceau à avoir été composé. Il en existait plusieurs versions, chacune d’entre elles mettant en exergue une culture en particulier. La question qui se posait alors était : qui aura le dernier mot ? Quelle culture triomphera ? Nous courions le risque de passer à côté de nos convictions initiales. Alors, nous nous sommes remis à la tâche pour redonner à chacune des sensibilités musicales du projet une place digne et équilibrée au sein de ce finale. Mais, je n’en dis pas plus, ce sera une surprise…

 

Je sens un poids sur mes épaules : celui de valoriser de façon équitable la singularité de chacune des cultures représentées. Clef de voûte d’Orfeo & Majnun !

Quels aspects de la sonorité d’Orfeo & Majnun vous ont séduit ?

C’est pour moi un retour aux sources, je suis libanais d’origine, même si je travaille depuis 15 ans en Europe dans le monde de la musique occidentale savante. Quand j’ai vu les instruments traditionnels arabes tels que le qanûn employés dans cet opéra, cela m’a immédiatement ramené au paysage musical de mon enfance.

Qu’est-ce-que cette expérience vous apporte à titre personnel ?

C’est une véritable quête philosophique. Je me sens en partie responsable du sens que l’on entend donner à cette création, garant du message qu’elle délivre au plus grand nombre. Je sais que les chanteurs et les musiciens – toutes origines confondues – qui y participent parviennent à vivre cette expérience harmonieusement. J’envie leur insouciance, car pour ce qui me concerne, je sens un poids sur mes épaules : celui de valoriser de façon équitable la singularité de chacune des cultures représentées. Clef de voûte d’Orfeo & Majnun !

Propos recueillis par Aurélie Barbuscia

 

 

Orfeo & Majnun reçoit le soutien du Programme Europe Créative de l’Union européenne, de la Fondation Bettencourt Schueller, The Eloise Susanna Gale Foundation, du Fonds Chœur à l’ouvrage et de la Fondation d'entreprise Total.

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Suivez le processus créatif d'Orfeo & Majnun sur son site dédié !