[ GUIDE D’ÉCOUTE ] LA CALISTO DE CAVALLI
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Découvrez la musique de La Calisto à travers ce guide d'écoute pour préparer votre venue au Théâtre de l’Archevêché cet été.
— Acte I, scène 2 : « Dunque Giove immortale » (Calisto)
Calisto fait sa première apparition sur scène dans la deuxième scène du premier acte, avec l’un des airs les plus célèbres de l’opéra, dans lequel elle déplore la nature dévastée par le feu. Au cours de sa déambulation dans la forêt, elle vient à croiser la route de Jupiter, dont elle repousse les avances. Cavalli utilise de façon souple le stile recitativo et des rythmiques dansantes pour marquer le rejet moqueur de la nymphe : « Adio mio vago ! » (« Adieu mon joli ! ») lui lance-t-elle, avant de s’éloigner et de quitter la scène avec deux couplets (stanze) et une ritournelle, dans laquelle elle proclame vouloir mourir vierge (« Verginella io morrir vò ! ») - faisant référence au vœu de chasteté qu’elle a formulé en tant que compagne de Diane.
— Acte I, scène 14, « Numi selvatici » (Pane)
À la fin du premier acte, trois divinités sylvestres se lamentent : Pan, mi-homme mi-animal, est épris de Diane - mais celle-ci l’a éconduit au profit d’Endymion. Cavalli met en exergue le désespoir amoureux de ce personnage grotesque dans un lamento parodique. Pan est alors rejoint par deux autres esprits sylvestres – Sylvain, dieu des bois, et un petit satyre – qui poursuivent eux-mêmes de leurs ardeurs Lymphée, une compagne de Calisto. Dans cette scène finale, Sylvain et le satyre consolent leur ami dans un duo au style madrigalesque. L’écriture de Cavalli est ici typique du style rustique ancien : les interventions du trio formé par Pan et ses compagnons, bien que parfois tristes, apportent un contrepoint comique au milieu de la tragédie que vit la Calisto.
— Acte III, scène 1 : « Restino imbalsamate » (Calisto)
Calisto attend Diane, dont elle est désormais éprise, au rendez-vous fixé par Jupiter, qui l’a bernée en prenant l’apparence de la déesse de la chasse. Captive d’un engrenage tragique, la belle et gracieuse Calisto découvre les douleurs de l’amour et de l’attente dans ce grand monologue virtuose. Personnage sensible et noble, à la vocalité délicate, le rôle de Calisto est caractérisé par un style poétique élevé, convoquant souvent par métaphores des images de la nature préfigurant sa métamorphose finale : elle en appelle ici aux fontaines, à l’écho et à la rivière du Lâdon pour attester de son amour – et ce chant des éléments naturels se retrouve dans la partie orchestrale (sinfonia). L’aria de Calisto traduit l’impatience de la nymphe face à l’intensité de son désir de retrouver Diane (« Moro ne la tardanza » - « Je meurs de ton retard »), à grands renforts de figures expressives sensuelles.
À bientôt sous le ciel étoilé d'Aix-en-Provence !