DANS LES COULISSES DE L’OPÉRA : 7E JOURNÉE PORTES OUVERTES DES ATELIERS DE CONSTRUCTION

L’été prochain, lorsque les salles du Festival plongeront dans l’obscurité et que le voile se lèvera sur ses nouvelles productions d’opéra, le public découvrira l’aboutissement de plusieurs mois de travail collectif porté par les Ateliers de construction des décors et des costumes du Festival d’Aix.

Ce matin du 15 février, alors que 140 jours nous séparent du premier lever de rideau, les Ateliers s’apprêtent à ouvrir leurs portes et à livrer leurs secrets aux 300 participants issus de 22 structures parmi celles qui collaborent avec Passerelles, le département d’action culturelle du Festival.

En guise d’introduction, un film d’animation nous présente les grandes étapes qui jalonnent la conception d’une nouvelle production d’opéra et permettent de passer de l’idée à la réalisation. Puis Philippe, Directeur technique du Festival, rappelle qu’aux Ateliers peu importe les chemins empruntés qui ont mené ici celles et ceux qui y travaillent, car tous sont passionnés par ce qu’ils font. Ce qui compte c’est cet objectif commun qu’ils partagent : le lever de rideau.

La 7^e édition des JPO des Ateliers est officiellement lancée ; plan en main, chaque groupe rejoint le premier point de rencontre du parcours qu’il suivra pendant une demi-journée à la découverte des métiers techniques de l’opéra. Un premier se dirige vers l’atelier de menuiserie, un autre vers celui de la serrurerie, le son, la vidéo ou encore le bureau d’études. À l’atelier costumes, dans la salle réservée à la teinture et ses grandes marmites, le groupe de participants de la Mission locale du Luberon prend place face à l’enfilade de masques disposés sur la table, parmi lesquels on découvre en avant-première les prototypes réalisés pour la nouvelle production de Madame Butterfly. Pour les costumes, Aude réalise depuis plusieurs éditions tout ce qui ne relève pas de la couture : des masques faits dans toute sorte de matières – cuir, papier mâché, résine thermo-formable… –, de la teinture par pigments pour obtenir n’importe quelle couleur souhaitée, de la patine pour vieillir un tissu et lui donner une histoire. À la question sur son parcours, elle révèlera s’être formée auprès des personnes passées maître dans l’art après avoir osé toquer à leur porte.

Au point de rencontre suivant, Jean-Luc montre par l’exemple le pouvoir de la lumière et du jeu des projecteurs pour donner un caractère à une scène, réaliste ou tout le contraire. Toutes les peaux ne prennent pas la lumière de la même façon apprend-on, une réalité qui n’est pas sans conséquence non plus dans le travail de l’équipe Maquillage-Coiffure qui devra notamment adapter le fond de teint à la peau de chaque artiste et s’assurer que le rendu reste impeccable sous les projecteurs. Au groupe de jeunes d’un Lycée professionnel qui l’écoute avec attention, Marie-Laure explique sa devise : « présente mais transparente » car il faut réussir à créer une osmose avec les artistes qui passent entre leurs mains avant l’entrée en scène, pendant les raccords, jusqu’à la sortie de scène à la fin du spectacle.

Dans l’atelier déco, les équipes continuent à s’activer sur les éléments du décor de Samson pendant que James accompagné d’un groupe d’étudiants leur présente ce métier, aussi varié que les demandes des metteurs en scène et scénographes sont diverses. Il faut trouver les bons matériaux, en phase avec les enjeux de l’éco-conception, pour créer toute sorte d’illusion dans des décors qui seront travaillés jusqu’à la répétition générale du spectacle. Utiliser du faux pour créer l’illusion du vrai fait aussi partie de la réalité du métier d’accessoiriste comme le découvriront les participants lors du dernier point de rencontre de cette demi-journée.

Après cette matinée riche et intense, Samantha confie « je me doutais qu’il y avait du travail en amont, mais je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi minutieux et aussi bien orchestré ». « J’ai été attirée comme un aimant par le travail de l’atelier couture et teinture » nous avoue Djeneba pour qui cette Journée Portes Ouvertes est aussi une première approche de l’opéra. Noé et Esteban, particulièrement attirés par le travail du son et de la vidéo, résument cette expérience « ce sont des métiers de passion, de plaisir et d’excellence ».

Merci à Samantha, Djeneba, Noé et Esteban d’avoir répondu à nos questions.