[ 75 ANS EN IMAGES ] UN FESTIVAL DE PEINTRES-DÉCORATEURS

La vraie raison de la valeur et de la réussite d’Aix était la fusion de l’art lyrique et de la peinture.

Gabriel Dussurget, premier directeur du Festival d'Aix-en-Provence.

— En 1951, André Derain signe les costumes et les décors de L’Enlèvement au sérail de Mozart dans la mise en scène de Jean Le Poulain. Artiste rattaché au fauvisme, dont il est l’un des principaux chefs de file, il succède à Georges Wakhévitch, Cassandre ou encore Balthus à qui l’on doit les décors et les costumes respectivement du premier Così fan tutte en 1948, Don Giovanni en 1949 et Così fan tutte en 1950. Sensible à l’esthétique révolutionnaire proposée par les Ballets russes pour lesquels l’artiste réalisa ses premiers décors, Derain restera toute sa carrière attaché à la pratique du décor, comme en témoigne ici cette photographie datant de la reprise de la production en 1967.

— Entre 1960 et 1963, Suzanne Lalique, peintre dessinatrice, scénographe ou costumière, conçoit les costumes et les décors de quatre productions : Didon et Énée de Purcell (1960), Le Couronnement de Poppée (1961), Combattimento di Tancredi e Clarinda avec la metteuse en scène Jeanine Charrat (1961) et Idomeneo (1963).

Ici en image, une photo du Couronnement de Poppée pour lequel elle conçoit un palais antique en trompe-l’œil et drape tous les chanteurs dans des toges pour recréer la Rome impériale.

Profondément marqué par le choc esthétique produit par la découverte des spectacles présentés par la compagnie des Ballets russes au début du XXe siècle à Paris, Gabriel Dussurget s'inspire de leur modernité et interdisciplinarité pour constituer l'identité artistique du Festival d'Aix qu'il fonde en 1948.

Pour en savoir plus sur l'histoire de la modernité scénique au Festival d'Aix, lisez l'article consacré aux Ballets russes.