Parce qu’il est essentiel, dans une période comme celle que nous vivons, d’espérer et de regarder loin, j’ai souhaité anticiper et partager avec vous dès maintenant nos principaux projets pour l’édition 2021.
Une édition pensée et conçue comme un grand Festival de relance.
Ce programme 2021, nous le préparons depuis plus de trois ans afin de pouvoir vous présenter des productions réunissant des artistes parmi les plus demandés au monde. C’est aussi un programme repensé pour comprendre deux des productions prévues pour 2020 : Innocence, la création mondiale de Kaija Saariaho et Le Coq d’Or de Rimski-Korsakov, que nous avons répétées pendant le mois de juillet 2020 afin de pouvoir vous les présenter.
Bien sûr, nous restons très conscients des incertitudes à venir. La réservation des billets commencera début 2021 avec la publication de notre brochure complète présentant l’ensemble de la programmation d’opéras et de concerts. Forts de tout ce que nous avons appris en 2020 tant pour les conditions d’accueil du public que de répétition des spectacles, nous prendrons toutes les mesures qu’exigera la situation sanitaire. Cet engagement pour la sécurité est essentiel pour nous, pour que la prochaine édition puisse se dérouler avec succès et être appréciée par le plus grand nombre de spectateurs.
Je tenais dès aujourd’hui à ouvrir avec vous une fenêtre vers l’été 2021, afin que nous rêvions ensemble à nos retrouvailles avec les artistes et les scènes, retrouvailles que toute l’équipe du Festival et tous nos partenaires internationaux travaillent très activement à préparer dans les meilleures conditions.
Pierre Audi
Directeur général
Direction musicale
Sir Simon Rattle
Mise en scène
Simon Stone
Avec Stuart Skelton, Nina Stemme, Jamie Barton, Franz-Josef Selig, Josef Wagner
London Symphony Orchestra
GRAND THÉÂTRE DE PROVENCE
Première le vendredi 2 juillet 2021
Direction musicale
Thomas Hengelbrock
Mise en scène
Lotte de Beer
Avec Gyula Orendt, Jacquelyn Wagner, Julie Fuchs, Andrè Schuen, Lea Desandre, Emiliano Gonzalez Toro
Balthasar Neumann Ensemble
THÉÂTRE DE L’ARCHEVÊCHÉ
Première le mercredi 30 juin 2021
CRÉATION MONDIALE
Direction musicale
Susanna Mälkki
Mise en scène
Simon Stone
Avec Magdalena Kožená, Sandrine Piau, Tuomas Pursio, Lilian Farahani, Markus, Nykänen, Jukka Rasilainen
London Symphony Orchestra
GRAND THÉÂTRE DE PROVENCE
Première le samedi 3 juillet 2021
Direction musicale
Daniele Rustioni
Mise en scène
Barrie Kosky
Avec Christopher Purves, Stéphane Degout, Juan Francisco Gatell, Carmen Giannattasio, Daniela Barcellona, Giulia Semenzato
Chœur et Orchestre de l’Opéra de Lyon
THÉÂTRE DE L’ARCHEVÊCHÉ
Première le jeudi 1er juillet 2021
Direction musicale
Daniele Rustioni
Mise en scène
Barrie Kosky
Avec Dmitry Ulyanov, Nina Minasyan, Andrei Popov, Vasily Efimov, Mischa Schelomianski, Margarita Nekrasova
Chœur et Orchestre de l’Opéra de Lyon
THÉÂTRE DE L’ARCHEVÊCHÉ
Première le jeudi 22 juillet 2021
Direction musicale
Sébastien Daucé
Mise en scène
Silvia Costa
Avec Valerio Contaldo, Lucile Richardot, Julie Roset, Etienne Bazola, Nicolas Brooymans
Ensemble Correspondances
THÉÂTRE DU JEU DE PAUME
Première le samedi 3 juillet 2021
CRÉATION MONDIALE
D’après le poème d’Etel Adnan L’Apocalypse arabe (1980)
Direction musicale
Ilan Volkov
Mise en scène
Pierre Audi
Ensemble Modern
LUMA ARLES — ARLES
Première le dimanche 4 juillet 2021
CRÉATION FRANÇAISE
Direction musicale
Kanako Abe
Mise en scène
Laila Soliman
Ensemble Zar
CONSERVATOIRE DARIUS MILHAUD
Première le vendredi 9 juillet 2021
OPÉRA EN VERSION DE CONCERT
Direction musicale
Daniele Rustioni
Chœur et Orchestre de l’Opéra de Lyon
GRAND THÉÂTRE DE PROVENCE
Vendredi 16 juillet 2021
Un large éventail d’époques et de styles seront ainsi représentés, depuis la musique baroque italienne, avec Monteverdi, Cavalli et Rossi, jusqu’aux créations contemporaines, en passant par Les Noces de Figaro de Mozart, les deux géants de l’opéra du XIXe siècle : Wagner avec Tristan et Isolde, donné pour la première fois au Festival d’Aix-en-Provence, et Verdi avec I due Foscari et Falstaff ; sans oublier le XXe siècle et le répertoire russe avec Le Coq d’or.
La musique d’aujourd’hui, célébrée dans le cadre du cycle « Incises », est particulièrement à l’honneur, avec deux créations mondiales : Innocence, qui reconstitue les effets délétères d’un drame collectif ressurgi du passé ; et L’Apocalypse arabe, qui allégorise la terrible conflagration de la guerre du Liban – une tragédie sans fin à portée planétaire. Cet oratorio moderne du compositeur d’origine israélo-palestinienne Samir Odeh-Tamimi, d’après le poème-fleuve prophétique de la poétesse et peintre américano-libanaise Etel Adnan, est à l’origine d’un partenariat avec la Fondation LUMA – Arles. Vibrant plaidoyer pour l’émancipation des femmes, Woman at Point Zero de la compositrice libanaise Bushra El-Turk est également donné en création française.
Résolument en prise avec les grands enjeux du monde contemporain, ces créations ne se bornent pas à en livrer un reflet inquiétant : mal-être du monde occidental privé de sens, cataclysme sans fin du Moyen-Orient ou précarité de la condition féminine. Leurs musiques qui mêlent langues et styles laissent entendre qu’un dialogue entre les cultures est possible, ferment d’un monde meilleur.
Le motif du désir traverse une large part de la programmation : faut-il s’y brûler ou le maîtriser ? Plus largement, la question des rapports parfois destructeurs qui s’instaurent entre les hommes et les femmes revient d’une production à l’autre. Artistes et metteurs en scène font néanmoins espérer l’avènement d’une société plus égalitaire, montrant des collectivités en larmes essayant de faire advenir une cité future plus lumineuse.
Les plus grands artistes ont été réunis pour faire honneur à ces œuvres : compagnons de route du Festival comme Sir Simon Rattle et le London Symphony Orchestra, qui font leur grand retour, ou Daniele Rustioni et le Chœur et l’Orchestre de l’Opéra de Lyon ; mais aussi nouveaux venus prestigieux tels que Simon Stone, Barrie Kosky – chacun « en résidence » pour deux créations –, Lotte de Beer et Silvia Costa ; ou encore Susanna Mälkki, Thomas Hengelbrock à la tête du Balthasar Neumann Ensemble et Sébastien Daucé avec l’Ensemble Correspondances.
Les femmes sont au cœur de cette édition, des compositrices Kaija Saariaho et Bushra El-Turk aux metteuses en scène Lotte de Beer et Silvia Costa en passant par les cheffes Susanna Mälkki et Kanako Abe et les librettistes ou inspiratrices Sofi Oksanen, Etel Adnan et Nawal El Saadawi. Woman at Point Zero est à cet égard exemplaire, porté par quatre artistes du continent africain – Bushra El-Turk, Laila Soliman, Stacy Hardy et Aida Elkashef – désireuses de faire entendre autrement la voix des femmes à l’opéra.
Tous ces opéras exigent les plus grands interprètes dans des rôles mythiques : Nina Stemme en Isolde, Christopher Purves en Falstaff, Dmitry Ulyanov en Tsar Dodon ou Leo Nucci en Francesco Foscari ; mais aussi les meilleurs chanteurs-acteurs constitués en troupes : Magdalena Kožená, Stéphane Degout, Sandrine Piau, Julie Fuchs, Lea Desandre, Lucile Richardot, etc.
La programmation sera dévoilée dans son intégralité en février prochain, confirmant une proposition toujours plus ambitieuse de concerts et de récitals qui met en perspective la programmation lyrique ; l’engagement très fort du Festival en faveur de la musique d’aujourd’hui avec le cycle « Incises » ; ou l’offre riche et diverse d’« Aix en juin », désormais entièrement gratuite. Seront également révélées les actions toujours renouvelées de l’Académie et de la Méditerranée en faveur de l’épanouissement professionnel des jeunes artistes ; et les projets pilotes du service éducatif et socio-artistique Passerelles. Entrant dans sa deuxième saison, #LASCÈNENUMÉRIQUE sera en prise directe avec le cœur battant du Festival, dont elle se veut la chambre d’écho et le contrepoint inventif.