L’ACADÉMIE EUROPÉENNE DE MUSIQUE : UNE PÉPINIÈRE D’ÉTOILES AU CŒUR DU FESTIVAL D’AIX-EN-PROVENCE !

Académie
vendredi22mars 2013

Partager

En perpétuel renouvellement, le monde de l’opéra a récemment vu paraître sur le devant des scènes françaises et internationales une nouvelle génération de chanteurs talentueux : Sonya Yoncheva (soprano), Julie Fuchs (soprano), Julien Behr (ténor), Sabine Devieilhe (soprano), Rodrigo Ferreira (contre-ténor), Andreas Wolf (basse)… Ces jeunes voix montantes ont un point commun : toutes sont passées par l’Académie européenne de musique du Festival d’Aix-en-Provence.

Le 25 février dernier, le nom de Sabine Devieilhe retentissait dans l’Auditorium de Bordeaux à l’occasion des Victoires de la musique classique 2013. Sacrée Révélation artiste lyrique de l’année, on apprenait bientôt son engagement pour incarner la Reine de la Nuit, dans la nouvelle production de La Flûte enchantée que donnera l’Opéra de Paris en mars 2014, sous la direction de Philippe Jordan et dans une mise en scène de Robert Carsen. Ce coup de projecteur sur une artiste d’exception permet aussi de mettre en lumière le travail de toute une équipe : celle de l’Académie européenne de musique du Festival d’Aix-en-Provence, passée maître dans l’art de découvrir de nouveaux talents. Il y a de cela moins d’un an, l’Académie accueillait en effet Sabine Devieilhe pour lui confier le rôle de Serpetta dans La Finta Giardiniera de Mozart, et lui décernait le titre de Lauréat HSBC, qui chaque année récompense une poignée d’académiciens parmi les plus prometteurs.

Le cas de Sabine Devieilhe, pour exceptionnel qu’il soit, n’est pas isolé. Il n’est pas rare en effet que le Festival d’Aix-en-Provence serve de tremplin aux anciens membres de l’Académie, et confie des rôles dans ses productions à de jeunes chanteurs au seuil d’une carrière prometteuse, avec qui des liens précieux de confiance réciproque ont pu être noués. Le baryton-basse allemand Andreas Wolf, académicien en 2006 puis révélé au public français dans le rôle de Nanni (L’Infedeltá delusa, Haydn) au Festival en 2008, a pu faire cette expérience :
“L’Académie vous donne l’opportunité précieuse de collaborer avec certains des meilleurs musiciens de notre époque dans le cadre enchanteur d’Aix-en-Provence. Le résultat de cette collaboration est ensuite présenté dans le cadre de l’un des plus prestigieux festivals de la planète à un public international. Cela m’a donc permis d’évoluer sur le plan artistique et de me faire connaître plus largement.” (Entretien recueilli par Hélène Mante pour Forum Opéra)

La soprano Julie Fuchs et le ténor Julien Behr témoignent eux aussi de la réussite de ce modèle. Anciens académiciens et interprètes des rôles-titres d’Acis et Galatée de Haendel au Festival d’Aix-en-Provence 2011, ils ont rencontré en février dernier un succès retentissant au Théâtre de l’Opéra-Comique, dans la très acclamée Ciboulette de Reynaldo Hahn mise en scène par Michel Fau. Et cette courbe ascendante n’en est qu’à ses débuts : Julie Fuchs, Prix Gabriel Dussurget en 2011 et Révélation artiste lyrique aux Victoires de la musique classique 2012, s’apprête à incarner le rôle de Zerbinetta dans Ariane à Naxos de Strauss au Théâtre de l’Athénée en mai prochain, avant de rejoindre la prestigieuse troupe de l’Opéra de Zurich.

Le Festival d’Aix-en-Provence n’est pas que le lieu d’un élan initial pour ces jeunes artistes ; il est aussi un point d’ancrage, un compagnon fidèle au fil de leur carrière. Cette année encore, les anciens académiciens auront la part belle dans l’été aixois. Le contre-ténor brésilien Rodrigo Ferreira, Lauréat HSBC en 2012 aux côtés de Sabine Devieilhe, viendra notamment prêter sa voix à Peritoo dans Elena de Francesco Cavalli, juste après avoir créé à l’Opéra de Lyon l’un des rôles principaux de Claude, le nouvel opéra de Thierry Escaich. Cependant que sur la scène du Théâtre de l’Archevêché, la soprano bulgare Sonya Yoncheva – académicienne en 2007 – chantera le rôle de Donna Elvira dans Don Giovanni. L’occasion de revoir cette étoile montante, qui brille en ce moment au Covent Garden de Londres dans le rôle de Musetta (La Bohème, Puccini), après une interprétation remarquée de La Traviata à l’Opéra de Monte Carlo. Rendez-vous donc sous le ciel de Provence, avant qu’elle ne s’envole la saison prochaine vers l’Opéra de Paris pour y chanter Lucia de Lammermoor – sur les pas d’une certaine Nathalie Dessay – avant des débuts au Metropolitan Opera de New York d’ores et déjà programmés…